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Forum Look Announcement

Featured Replies

Much thanks for the pictures everyone! Especially maryna, for those Elle and that Russian magazine whose name I can't type because I don't have a Russian keyboard. :D :hug:

Thanks for the pictures and notes.

And good luck to Natalia, she will need, Justin has always been stability in her life.

I felt a big sadness reading this confirmation article from UK dailymail. I really hope she's doing fine and wish her many good surprises. I'm happy to know she is again in love, even if it feels strange, after having been so used to see her with J.

I love when journalists try to describe her. it must be impressive to see her in real life. I don't believe at all she is just photogenic.

Thanks for everything, articles, translation, pics ! Can't wait for the event !

Thank you for the news. Well, unfortunately no big surprise...

Here I found another pretty interesting interview, from last month :

http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/82d...ussia_with_love

The separation is mentioned by the journalist, not by Natalia herself. No details at all. Lots of interesting and moving tidbits about her childhood.

philanthropie mercredi4 mai 2011

Natalia Vodianova, from Russia with love

Par Par Isabelle Cerboneschi

L’incroyable histoire de ce supermodel, qui s’apparente à un conte de fées à l’ancienne, a déjà été abondamment commentée, mais dans sa bouche, elle prend une autre tonalité, plus en clair-obscur. En juillet prochain, elle donnera un bal dont le bénéfice ira à son association philanthropique Naked Heart. Quarante-deux couturiers et designers ont dessiné chacun une robe spécialement pour elle, qui sera vendue aux enchères. Comment une jeune femme qui est passée du rien au tout, qui a transformé ses manques en ressources a décidé de donner à son tour. Rencontre

Ce qui frappe chez Natalia Vodianova, c’est cette manière intense avec laquelle elle harponne votre regard de ses yeux bleu glacier, pour ne plus le lâcher. Il faut le soutenir, ensuite, ce regard, même quand elle raconte une enfance miséreuse, qui fut celle de nombreux autres enfants russes dans les années 90.

On a raconté dans toutes les langues l’histoire de cette petite marchande de fruits et légumes, née à Nizhnii Novgorod en 1982, qui fut découverte à 16 ans par un «scout», un de ces découvreurs de mannequins parisien, qui a signé avec Viva Model Management l’année suivante et est devenue un des supermodels les mieux payés de la profession, la plus belle femme du monde, selon Tom Ford, et l’épouse d’un aristocrate anglais, Lord Portman, à l’âge de 19 ans (dont elle vit séparée). On l’a racontée comme si elle était l’incarnation de My Fair Lady, sauf que le monde d’Eliza Doolittle n’a rien à voir avec celui de Natalia Vodianova.

La réussite, la notoriété, l’argent, trois enfants (Lucas, Neva et Viktor), une maison dans le Sussex, un appartement à Paris, un loft à Manhattan, tout cela fait partie de sa réalité d’aujourd’hui. Le manque, la pauvreté, le froid, la honte, l’abandon par son père alors qu’elle n’avait pas 2 ans font partie de sa réalité d’hier. Dans sa famille, on ne possédait pas grand-chose, pas même de licence pour vendre des fruits.

Il faut une puissance intérieure, une sacrée foi en la vie pour passer d’un extrême à un autre, sans y perdre son âme. Sans s’y perdre tout court. Natalia Vodianova possède cette faculté de transformer ses manques et ses blessures en ressources. Il n’y a rien à jeter dans sa vie, à l’écouter: tout lui est utile, car tout peut être transformé, tout peut lui servir et être mis au service des autres, et tout est digne d’être aimé, l’ombre comme la lumière…

Après la prise d’otages dans l’école de Beslan par des terroristes tchétchènes en 2004, où plus de 300 otages ont trouvé la mort, elle a pris la décision de créer des parcs de jeux en Russie. En 2005 elle a créé sa fondation caritative Naked Heart*. Aujourd’hui, elle désire passer à la vitesse supérieure: son nouveau programme, «Tous les enfants ont droit à une famille», a pour but d’aider, de conseiller et d’accompagner les familles d’enfants handicapés mentaux ou moteurs. Parce qu’en Russie, pour les enfants handicapés, il n’y a guère d’alternative au placement en institution. Elle souhaiterait au contraire qu’ils puissent vivre en famille, comme ce fut le cas pour Oksana, sa jeune sœur handicapée. Et son programme est là pour les y aider.

Lors du dernier gala de charité qui s’est tenu à Moscou en mars dernier pour les 5 ans de la fondation, les fonds récoltés ont atteint 1,4 million de dollars. En juillet prochain, aura lieu près de Paris un grand événement, baptisé le White Fairy Tale Love Ball. Quarante-deux couturiers et stylistes ont créé à cette occasion une robe, qu’elle a portée lors d’une séance photo mémorable avec Paolo Roversi. Nous l’avons rencontrée le lendemain. Chanel, Dior, Louis Vuitton, Prada, Lanvin, Diane von Furstenberg, Oscar de la Renta, Roberto Cavalli, Vivienne Westwood, Giambattista Valli… tous ont participé, jusqu’à Valentino Garavani qui a repris le chemin des ateliers pour elle. La belle a le talent de savoir rallier à sa cause tout le monde, une cause soutenue de manière très discrète par les maisons Guerlain et Louis Vuitton depuis 2008 grâce à des donations annuelles.

Trois heures d’entretien ne suffisent pas pour embrasser vingt-neuf ans d’une vie contrastée comme celle de Natalia Vodianova. Mais cela permet de saisir l’essence du personnage et de comprendre l’énergie qui lui permet de se redresser, toujours. Rencontre avec une femme capable de causer des tremblements de magnitude 8 sur l’échelle du cœur…

Le Temps: C’était difficile de vous attraper. Vous êtes toujours entre deux villes.

Natalia Vodianova: Oui, à tel point qu’il est très difficile pour moi d’apprécier quoi que ce soit. Après Moscou, je suis rentrée à la maison pour passer deux jours avec mes enfants et je me suis immédiatement envolée pour la Chine pour une semaine. Je n’ai jamais vu la couleur du jour. J’ai fait toutes mes interviews à l’hôtel et je n’en suis même pas sortie. Et à mon retour de Chine, j’ai enchaîné avec trois jours de shooting à Paris…

– La première fois que je vous ai vue, c’était lors d’un défilé haute couture Chanel en 2003. Vous étiez la seule qui mangeait en coulisses et qui souriait pendant le défilé…

Je souris toujours lors des défilés. Quand j’ai débuté dans ce métier, les filles avaient un style «grungy», porno chic, pas très joyeux. Moi, j’étais tellement heureuse d’avoir eu la chance de pouvoir m’en sortir et de commencer une nouvelle vie que rien n’aurait pu gâcher ma joie! En fait je travaille très dur depuis l’âge de 11 ans. Quand les gens me disent que le mannequinat est dur, que la vie est dure, j’ai envie de leur dire: en comparaison de quoi? Les gens ne savent pas ce qu’ils disent… Je ne leur en veux pas. Chaque personne a son histoire. C’est pour cela que je suis tendre avec les gens que j’aime.

– Parce que l’on n’a pas toujours été tendre avec vous?

– Ma grand-mère a été élevée durant la guerre avec ses six frères et sœurs, par leur mère. Leur père les avait abandonnés. Ils ont survécu. Ma grand-mère, qui était l’une des plus âgées de la fratrie, a aidé à prendre soin de sa famille. Elle savait ce que travailler dur voulait dire. Or je me souviens qu’un jour, j’étais petite, elle m’a fait honte en me disant: «Comment oses-tu te plaindre? Tu as la chance de vivre dans une période de paix.» Dans un sens, je la comprends…

– Votre vie a toujours été décrite comme un conte de fées, mais les contes de fées existent-ils vraiment?

– Les contes de fées existent. Je ne serais pas honnête avec vous si je vous disais que ma vie n’a pas été un conte de fées. Mais dans les contes, il y a toujours une fin heureuse: l’histoire de Cendrillon se termine au moment où elle rencontre le prince, et ensuite, selon la formule consacrée «… ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours.» Mais ma vie n’est pas terminée et elle est bien réelle avec ses hauts, ses bas et ses défis, comme celle de tout le monde. Mais j’ai appris à aimer mes défis, de quelque nature qu’ils soient.

– Dans les contes de fées, il y a toujours la présence incarnée du bien et du mal. Qui joue le rôle de la sorcière dans votre vie?

– (Elle réfléchit longuement.) La honte, l’humiliation. Les personnes qui vous humilient, la petite voix dans votre tête qui tout à coup doute. C’est ça, le mal, pour moi. Il y a toujours une bataille en nous, comme si tout ce que nous faisions passait devant des juges. Si vos parents, grands-parents, amis vous ont dit des choses difficiles à entendre, cela reste dans votre tête, pour toujours. C’est un défi quotidien de dire à ces petites voix: «Oui, je sais que vous êtes là, je vous entends, mais je ne répéterai pas les mêmes erreurs que vous.» Cela prend du temps.

– Vous avez changé de style de vie si radicalement, si rapidement, vous êtes passée de la Russie à l’Angleterre, de la pauvreté à la richesse, du prolétariat à l’aristocratie. Il faut avoir une force, une volonté hors du commun pour réussir ce genre de passage sans y laisser un peu de son âme…

– Je n’ai absolument pas changé, c’est tout. Je ne dis pas que cela a été facile, vous me rencontrez dix ans après ces changements. Tout ce qui fait ma vie aujourd’hui m’est familier, mais n’est pas encore tout à fait confortable. Il y a environ un an et demi, je ne savais plus où j’en étais, comme s’il ne me restait plus rien à réaliser. Toute ma vie, mon plus grand défi avait été de gagner de l’argent, c’était une question de survie. Quand j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, je n’avais qu’une idée en tête: rester indépendante et m’élever à son niveau. Et quand je suis enfin parvenue à cette réussite, j’ai traversé une crise au point d’en arriver à douter de tout. Heureusement que je suis passée par là, pour comprendre que j’avais encore beaucoup à faire, beaucoup à donner! Aujourd’hui, je me sens forte car j’ai compris que l’un des plus beaux cadeaux que m’a fait la vie ce sont mes expériences d’enfance. Je peux les utiliser pour aider les autres. Sinon à quoi auraient-elles servi? Pourquoi serais-je passée par tant d’extrêmes?

– Vous ne doutez plus?

– Si, cela m’arrive, mais j’ai enfin compris que si j’ai reçu tous ces dons de la vie, mon incroyable bonne santé, mon énergie, l’intelligence du cœur, c’est pour pouvoir accomplir ce que je fais, le mieux possible. Bien sûr, il y a des moments où je trouve que je n’ai pas de temps pour moi. Mais cela ne dure pas. La force, le sentiment d’épanouissement que je ressens en accomplissant des œuvres avec la fondation sont bien plus importants que tout le reste.

– A 11 ans, vous vendiez des fruits sur le marché. Mais contrairement à ce que l’on a pu écrire, votre vie n’avait rien à voir avec celle de l’héroïne de «My Fair Lady».

– (Elle a un petit rire amer.) Non, vraiment pas. Ma mère a commencé à vendre des fruits au marché pour le compte de quelqu’un d’autre. Comme c’est une battante, elle voulut se mettre à son compte. Or il fallait des autorisations, des documents difficiles à obtenir et qu’il fallait payer. Mais nous n’avions pas les moyens. Donc pour devenir légalement vendeuse, ma mère paya des commissions à la mafia et à la police. Quelquefois ils voulaient plus d’argent et venaient sur notre stand. Et comme nous travaillions dans la rue, n’importe quel type saoul pouvait venir et voler notre marchandise. Ma mère a dû se battre. Il faut s’imaginer la Russie: nous devions être dans la rue par tous les temps, même quand il faisait – 20 degrés, et quand je rentrais à la maison je criais des heures durant à cause de la douleur ou de la peur que mes doigts ou mes pieds ne gèlent. C’était terrible. Mais j’ai la peau dure…

– Dure comme la vie?

– Vous savez, les années 90 étaient des années très, très difficiles en Russie. C’était la pagaille. On vivait dans la pauvreté. Et la déflation est arrivée: c’était comme si 1000 euros se transformaient en 100 euros. Mes grands-parents avaient économisé toute leur vie assez d’argent pour acheter une voiture, et tout à coup ils ne pouvaient même plus acheter un réfrigérateur! C’est une histoire catastrophique qui est arrivée à un grand nombre de personnes. Beaucoup ont perdu espoir et sont tombés dans l’alcoolisme, la dépression. Naturellement le gouvernement n’avait rien mis en place pour les gens ordinaires.

– Même dans les pires moments, aviez-vous le sentiment que votre vie allait changer?

– Toujours! Je n’ai jamais douté! Je savais que je n’allais pas devoir me débattre comme ma mère. Elle avait été élevée dans un environnement très différent du mien. Elle était pauvre mais toujours très protégée, aimée, et a reçu le minimum dont on a besoin en famille. Moi, j’étais une survivante: mon père est parti parce qu’on était trop pauvres. Ma mère m’a appris la persévérance: je ne sais pas comment elle a tenu sans se suicider! Elle ne buvait pas, ne fumait pas, elle travaillait, c’est tout. Elle avait été une très belle femme, mais elle a perdu tous ses cheveux, la quasi-totalité de ses dents, évidemment elle ne pouvait pas se payer des soins chez le dentiste. Elle est arrivée à un point où il n’y avait plus d’expression dans ses yeux. Je me rappelle le sentiment d’impuissance que je ressentais, petite fille, ne sachant pas comment l’aider.

– Quand avez-vous eu l’idée des terrains de jeux: après la prise d’otages de Beslan?

– Avant Beslan, l’idée d’une association caritative ne m’avait jamais traversé l’esprit. J’étais à Moscou, j’ai tout suivi à la TV, j’ai pleuré pendant trois jours. Tout le pays ressentait la même douleur. Je n’arrêtais pas de penser à ce que je pouvais réellement faire, aux besoins des survivants. Je me suis rappelée que mes moments de bonheur furtifs, quand j’étais petite, c’était quand je jouais avec les autres enfants. Ces enfants seront toujours marqués: ils étaient là. Ils ressentiront toujours cette même honte: on ne peut pas être fier d’avoir survécu à un tel événement. Il faut être adulte et très fort pour surmonter ce traumatisme. C’est pour ça que j’ai pensé aux terrains de jeux. Pour ces moments de normalité où tous les enfants jouent ensemble et oublient, l’espace d’un jeu, qui ils sont et ce qu’ils ont vécu.

– Vous vouliez construire le premier à Beslan. Que s’est-il passé?

– Pour ma première soirée de charité, il y avait environ 450 personnes et nous avons récolté 450 000 dollars. Ce n’était pas énorme, mais c’était assez pour construire un terrain de jeux (ndlr: chacun coûte environ 300 000 dollars). Mais un an et demi plus tard, j’essayais toujours d’entrer en contact avec les autorités de Beslan. Tout le monde avait été touché, tout le monde voulait participer et collecter des fonds. Le gouvernement était submergé d’offres.

– Donc vous avez décidé de construire votre premier terrain de jeux ailleurs.

– Oui, puisque j’avais l’argent à disposition, j’ai décidé que j’allais le construire dans ma ville natale. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit qui a précédé l’inauguration. Je ne savais pas comment cela serait perçu par les enfants. Et ça a été un énorme succès. J’y suis retournée le surlendemain, la semaine suivante, ma famille s’y rend régulièrement et il y a toujours des enfants qui jouent. Alors j’ai décidé de continuer. Trois ans plus tard, Beslan m’a enfin ­contactée. Ils m’ont demandé de construire mon terrain de jeux. La boucle se refermait. Ce voyage fut très émouvant. Je suis allée là où la tragédie s’est déroulée. Le lieu où les otages avaient été séquestrés est comme un temple où l’on peut ressentir l’horreur des événements, une très forte énergie. Les enfants avaient organisé un concert pour moi, ils m’ont lu des poèmes…

– Vous avez aussi dû apprendre à vous heurter à une bureaucratie compliquée…

– Au début cela a été difficile. Spécialement pour le terrain de jeux de ma ville natale. Dès le troisième jour, on a appris que des gens demandaient de l’argent aux enfants pour y accéder!

– C’était mauvais pour l’image de votre cause.

– C’était terrible! Comme une mauvaise blague. Nous y avons immédiatement mis un terme. Ce racket était organisé par les habitants voisins, des gens très pauvres. Le gouvernement et le maire m’ont dit qu’il fallait que je transfère le terrain au sein d’une école, qui contrôlerait la sécurité, et qu’ainsi il me subventionnerait. Mais je connais le système… A ce jour, nous avons construit 54 terrains de jeux et ce genre de choses arrive encore. Mais il faut persévérer…

– Est-ce vous qui prenez l’initiative de trouver des lieux?

– Non. Nous attendons toujours d’être sollicités. Dans certaines localités, ces terrains deviennent le centre névralgique où les adultes, comme les enfants, viennent se rencontrer, jouer, discuter. Ce sont de grands espaces d’environ 300 m2. Il n’existe rien de tel ailleurs en Russie. Et même si quelques gouvernements locaux nous contactent juste avant leurs élections, cela n’a aucune importance: pour moi ce qui compte, c’est que les enfants obtiennent leur terrain de jeux.

– Cette année, vous avez décidé de lancer un nouveau programme «Tous les enfants ont droit à une famille» pour aider les familles d’enfants handicapés. C’est une cause qui vous touche de très près.

– Oui, cela fait partie de qui je suis. Ma sœur est handicapée et il est très difficile de survivre pour un enfant avec un handicap, quel qu’il soit, dans un pays comme la Russie. Beaucoup d’enfants sont abandonnés dans des orphelinats, des enfants handicapés mentaux, moteurs mais également des enfants normaux. Les handicapés mentaux ne survivent jamais, ils se recroquevillent sur eux-mêmes, se renferment à jamais avant de disparaître. Ayant vécu avec ma sœur, je sais à quel point ils ont besoin d’amour, de soins, d’une famille normale, plus que n’importe qui.

– Mais votre mère, pourtant, a décidé de ne jamais abandonner votre sœur.

– Dans les années 90, les médecins encourageaient les familles à placer leurs enfants. Le système était tel qu’il ne permettait pas aux familles qui le désiraient de prendre soin de leurs enfants. Par exemple, il n’y avait pas de médecins spécialisés, il fallait des stratégies incroyables, de la persévérance, avoir des relations. Or la plupart des gens sont pauvres en Russie. Mais ma mère n’a jamais mis ma sœur dans une institution. Elle a fait ce qu’elle a pu, et c’est beaucoup. Nous lui avons donné de l’amour, un foyer, une famille. Lui avons-nous donné des soins médicaux? Jamais! Nous n’avions pas les moyens.

– Quel fut l’élément déclencheur qui vous a donné l’envie de mettre sur pied ce nouveau programme?

– L’été dernier un journaliste, Alan Philps m’a envoyé son livre intitulé The Boy from baby house No10** Il relate l’histoire d’un petit garçon, Vania, qui, à l’âge de 6 ans, avait été enfermé dans une maison pour personnes âgées. Sarah, la femme de ce journaliste, qui s’occupait d’œuvres caritatives, l’avait remarqué car il était vif, communicatif, joyeux. Elle ne comprenait pas pourquoi il était dans cette institution. Trois mois après leur première rencontre, l’état de Vania s’était considérablement dégradé. Normalement, personne n’a le droit de rendre visite à ces enfants, mais Sarah avait soudoyé un gardien. Elle a trouvé l’enfant dans une cage de fer, entassé avec d’autres au milieu de leurs excréments. Cela était malheureusement monnaie courante en Russie dans les années 90. J’ai lu le livre. Je me suis effondrée. Alan m’avait envoyé son ouvrage avec un petit mot très simple. Au lieu de me critiquer, comme certains le font, ceux qui ne comprennent pas pourquoi je construis des terrains de jeux pendant que tant d’enfants meurent dans des orphelinats, il nous remerciait ma mère et moi d’avoir su prendre soin de ma sœur et de ne jamais l’avoir abandonnée dans une institution…

– Avez-vous rencontré Alan?

– Oui. Après la lecture de son livre, je me suis demandé comment on pouvait tolérer qu’un système puisse être aussi faux et aussi inadapté! Vous avez des familles qui ne peuvent pas donner de soins à leurs enfants, qui n’ont aucune aide médicale, pas d’argent, et si ces familles prennent la bonne décision, celle de garder l’enfant, il s’avère que c’est une mauvaise décision. Et le contraire est également une mauvaise décision. Ils sont perdants quoi qu’ils fassent, qu’ils gardent les enfants ou qu’ils les mettent en institution. L’état subventionne 9 fois plus les enfants en institutions que les mères: cela équivaut à environ 900 livres sterling par enfant! Imaginez si on décidait de faire le contraire! Si cet argent était donné aux familles au lieu de le donner aux institutions, elles pourraient avoir une jolie vie.

– Savez-vous ce qu’est devenu Vania?

– Il a été adopté et vit maintenant aux Etats-Unis avec sa mère. Il grandit comme un garçon tout à fait normal. Il a le même âge que ma sœur. La BBC prépare d’ailleurs un reportage sur lui.

– Que souhaitez-vous faire concrètement?

– J’ai rencontré toutes les personnes qui ont aidé Vania. J’ai appris comment fonctionnait le système, les erreurs, le peu de soutien du gouvernement. Maintenant que j’ai compris les rouages, rien ne peut m’arrêter. Je veux créer un centre, non gouvernemental, de soutien aux familles en Russie. D’abord destiné à celles qui ont un enfant handicapé pour qu’elles ne soient plus tentées d’abandonner leur enfant et ensuite pour toutes les familles défavorisées. Ces familles ont besoin d’une aide continue. De l’aide sporadique psychologique ou médicale est toujours la bienvenue. Un centre d’informations serait primordial, un endroit qui aiderait les familles à trouver un médecin compétent pour une anesthésie, par exemple. Un lieu où une personne vous dit: «Voilà ce que je peux faire pour vous», c’est tellement réconfortant. Vous êtes considéré, quelqu’un est là pour vous aider, c’est déjà énorme! Je reviens de Moscou où nous avons récolté 1,4 million de dollars. 50% des recettes de ce dernier événement seront consacrés à cette nouvelle fondation.

– Vous venez de terminer une série de photos mémorable avec Paolo Roversi, avec des robes créées spécialement pour votre fondation par des couturiers et designers, qui seront vendues aux enchères lors du prochain gala***, à Paris, en juillet prochain.

– Oui, nous avons photographié 42 robes autour du thème des contes de fées. Tout le monde a participé, même Valentino Garavani, qui a créé une robe magique avec des plumes d’autruches blanches…

– Il y aura aussi une robe de John Galliano.

– Oui. La robe est sublime… Je suis évidemment très triste pour John, pour ce qui lui arrive. J’aurais tant souhaité qu’il trouve la force de combattre l’alcoolisme. Parce que je sais ce que c’est: je suis Russe, et j’ai été souvent confrontée à des personnes qui faisaient des choses complètement folles sous l’influence de l’alcool, de drogues diverses. Il ne contrôle plus rien. Je ne le connais pas très bien mais à chaque fois que je lui ai demandé quelque chose, j’ai toujours pu compter sur lui. Ce qu’il a dit ne pouvait pas venir de lui, cela vient d’ailleurs, de son enfance, de quelque chose qui lui serait arrivé… En fait la vie lui apporte un défi qu’il doit maintenant relever, la possibilité pour lui de tout changer, de se réveiller, de se prendre en charge. Les gens qui l’aiment vraiment sont autour de lui…

*The Naked Heart Foundation: [email protected] Tel: +44 7 499 978 58 95 PO Box 67106, London SW11 9DP. Site internet: www.nakedheart.org

** «The Boy from baby house No 10: From the nigthmare of a russian orphanage to a new life in America», Alan Philps et John Lahutsky, St Martin’s Press, octobre 2009

***Le White Fairy Tale Love Ball, aura lieu le 6 juillet dans le château de Widewille, propriété du couturier Valentino Garavani, dans les environs de Paris. Pour tout renseignement, contacter la Fondation Naked Heart.

Retranscription et traduction: Dominique Rossborough

Hope someone could translate it, sorry I won't have time enough.

Thank you Sunshine06, this article is, as you said, really interesting! I'd like to translate it, but it's so big... and I don't have a lot of time today... Maybe I'll do it later, or if someone else speaks french and has enough time to translate it... It would be great :)

Thank you Pautinka, for your little translation of the Russian article, I'm happy to know a little more about it now :)

And you're welcome Baby.jude9 ^^

Here are the scans of ESmagazine:

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Her eyes ♥ I really love those photos! But I'm sad to learn that Justin and Natalia are officially separated... Of course this is not new, we knew they were probably separated, but knowing it officially... I don't know, it makes me very sad. I hope she will be happy with her new lover!

Maryna, always skilled to find rare pics (your avatar :) she looks like a lionness :) )

The article in french is indeed very moving. I would like to translate it but I have no time today. Maybe tomorrow or on monday if nobody french does it before.

It sounds so weird that Justin and her are through. Really...I was in the bus reading that from my phone, it's like reality always comes to hurt you, the fairy tale finally ended (but it's usually forever in stories !)..........I guess the fairytale is in fact symbolized by the higher aim of protecting russian children, by her own development..

Anyway, she is still young, a great part of her life is ahead, even if she already accomplished many things !

Ahah yes indeed, Ialso think that Natalia looks like a lionness, Eos :) this is a Guerlain pic, that's all I can say... I found it on my computer this afternoon, didn't remember I got it... I guess it's a screencap from a Guerlain video...? The original pic is not bigger than my avatar, I don't think this is necessary to post it... ^^

Well, you know, what you wrote made me think about something I read on Gala website (I think this was Gala?): "Comme le disent les contes de f

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Thanks maryna! I am blown away by the picture from HB Spain where Natalia is being made up - her eyes!!!

Natalia Vodianova, from Russia with love

by Isabelle Cerboneschi

The incredible story of this supermodel, who seems a figure out of a medieval fairy tale, has already been recounted many times. But in her own voice, it assumes another tonality, verging towards chiaroscuro. Next July, she's hosting a ball to benefit her philanthropic association, Naked Heart. Forty-four designers have each created a unique dress for her, all of which will be auctioned. How has a young woman gone from nothing to everything, a young woman who has transformed deficits into blessings, decided, in turn, to give? Interview.

The first thing that strikes one upon meeting Natalia Vodianova is this intense manner with which she arrests one's gaze with her glacial blue eyes, and she never lets go. One must thus sustain this gaze, even when she tells her story of a miserable childhood, which was only one of the many miserable Russian childhoods in the 1990s.

In every language, her story has been told: this tiny fruit and vegetable seller, born in Nizhnii Novgorod in 1982, discovered at the age of sixteen by a Parisian model scout, who signed with Viva Model Management a year later and became one of the highest paid supermodels in the industry, the most beautiful woman in the world (according to Tom Ford), and the wife of an English nobleman, Lord Portman, at nineteen. (They've since separated.) The story's been told as if she was the very incarnation of My Fair Lady, save for the fact that Eliza Doolittle's universe had nothing to do with that of Natalia Vodianova.

Success, notoriety, money, three children (Lucas, Neva, and Viktor), a Sussex mansion, a Parisian apartment, a Manhattan loft: all this is part of her world now. Abjection, poverty, cold, shame, her father's abandonment of his family before she was even two years old: these were the elements of her world before. In her family, possessions were few – not even a fruit vending license.

After Chechean terrorists took the Beslan school by hostage in 2004, killing more than 300 innocents, she made the decision to create parks for children in Russia. In 2005, she launched her philanthropic foundation Naked Heart. Today, she wishes to move things forward even faster: her new project, “All children have the right to a family,” aims to aid, counsel, and provide assistance to families with mentally or physically handicapped children. One must recall that in Russia, handicapped children are placed in institutions; there's simply no alternative. Vodianova wants to change this: to allow children to remain with their families, as was the case for Oksana, her younger sister, who is handicapped. Her project is there to accomplish just this.

As of the most recent charity gala, held last March in Moscow to celebrate the fifth anniversary of the foundation, the funds raised have reached $1.4 million. This July, another large-scale event will take place near Paris; this one has been dubbed the White Fairy Tale Love Ball. Fourty-four designers and stylists have each created a unique dress; she'll wear all of them for a photo session with Paolo Roversi, which is certain to be memorable. We'd met with Roversi yesterday. Chanel, Dior, Louis Vuitton, Prada, Lanvin, Diane von Furstenberg, Oscar de la Renta, Roberto Cavalli, Vivienne Westwood, Giambattista Valli – all these names have participated, right up to Valentino, who agreed to return to his atelier just for her. The beauty has the gift to know how to bring everyone together in the name of her cause, which has been supported since 2008 by Guerlain and Louis Vuitton, through very discreet annual donations.

A three hour interview is hardly enough time to capture twenty-nine years of a life so rich in contrasts as that of Natalia Vodianova. But it might, at least, attempt to convey the the essence of her character and the energy that seems to forever allow to recover. A meeting with a woman capable of creating within one's heart earthquakes measuring eight on the Richter scale...

Le Temps: It was difficult to pin you down, you're always between two cities.

Natalia Vodianova: Right, to the point that it's hard for me to enjoy anything. After Moscow, I went home to spend two days with my children, and then immediately flew to China for a week. I never even saw daylight. I did all my interviews at the hotel, and I never even went outside. And when I got back from China, I followed that up with a three-day shoot in Paris.

The first time I saw you, it was at a haute couture Chanel show in 2003. You were the only one that ate anything backstage, the only one that smiled during the catwalk.

I always smile at the shows. When I started in the business, the girls had a grungy style, porno chic, not exactly jubilant. As for me, I was so ecstatic at the notion that I could change my life that nothing could have inhibited my joy! I mean, I've worked very hard since I was eleven. When somebody tells me that modeling is hard, that the life is hard, I always want to say – compared to what? People don't know what they're talking about. Fortunately. I wouldn't wish [that knowledge] upon them. Everyone has their own story. It's for this reason that I'm kind to those I love.

Because people haven't always been kind to you?

My grandmother and her six siblings were raised by their mother during the war. Their father had abandoned them. They survived. My grandmother, who was one of the older siblings, helped take care of the family. She knew the meaning of hard work. You know, I remember one time, when I was small, she made me feel ashamed [of complaining], saying, “How dare you complain? You're fortunate enough to life in a period of peace.” In one way, I understand her.

Your life is always described as a fairy tale, but do fairy tales really exist?

Fairy tales exist. I'd be lying if I told you that my life hasn't been a fairy tale. But in these tales, there's always a happy ending: the Cinderella story ends with her meeting the prince, and, according to the old formula, “they lived happily ever after until the end of their lives.” But my life isn't over, and it's very real, with its ups, its downs, its challenges, just like anyone else's life. But I've learned to appreciate challenges, whatever their nature.

In fairy tales, always embodied is the presence of Good and Evil. In your life, who plays the role of the witch?

(She reflects at length.) Shame, humiliation. People that humiliate you; the tiny voice in your head that all of a sudden doubts. For me, that's the Evil. There's always a battle within us, as if all of our actions were being performed before a tribunal of judges. [Trans. note: remarkable Kafka reference.] If your parents, your grandparents, or friends, have told you things that were difficult to hear, these things will stay in your head, forever. It's a daily challenge to rebuke these tiny voices: “Yes, I know you're there, I understand [entendre] you, but I will not repeat your mistakes.” It takes time.

You went through a change of lifestyle so radical, so fast, moving from Russia to England, from poverty to wealth, from the proletariat to the aristocracy. You must have a strength, an extraordinary willpower to succeed in making this type of transition without losing a bit of your soul.

I have absolutely not changed, that's it. I'm not saying it was easy; you're meeting me ten years after all that happened. Everything about my life today is familiar, but it's still not altogether comfortable. About a year and a half ago, I no longer knew where I was, as if there was nothing left for me to accomplish. For my entire life, my biggest challenge was earning enough money to live – it was a question of survival. When I met the man that became my husband, I had only one thing in mind: to remain independent, and to rise to his level. And when I finally accomplished this, I reached a point of crisis, which ended with my doubting everything. Fortunately, I passed through that, to a place of understanding that I still had many things to do, and much to give! Today, I feel strong because I've understood that one of my life's greatest gits to me was my childhood experience. I can use that experience to help others. Otherwise, what would be their use? Why else would I have endured such extremes?

You no longer doubt?

Sure, it happens, but at last I realized that if I have received all these wonderful gifts of life – my incredible health, my energy, my core intelligence – I've received them in order to accomplish that which I'm doing, as best as I can. Of course, there are times when I feel I have no time for myself. But those moments don't last long. The strength and the sense of fulfillment that I feel in accomplishing projects with the foundation are a good deal more important than all the rest.

At the age of eleven, you were a fruit vendor. But contrary to most accounts, your life has had little to do with the heroine of “My Fair Lady.”

(A small, bitter laugh.) No. Really not. My mother started selling fruit at the market on behalf of someone else. As she's a fighter, she wanted an account of her own. But to do this, she had to procure authorizations, documents that were difficult to obtain, that were expensive. And we didn't have the means. So, to become a legal vendor, she had to pay “commissions” to the Mafia, to the police. Sometimes they wanted more money; they'd come to our booth. And because our cart was in the street, any filthy drunk could come right up and steal our merchandise. My mother had to fight. You must imagine Russia: we had to stand on the street rain or shine, even when it was minus 20 degrees, and when I came home I'd cry for hours, due to the pain, or the fear that my fingers or feet were frostbitten. It was awful. But I'm thick-skinned, hard-nosed.

Hard like life?

You know, the 1990s were very, very difficult years in Russia. It was a mess. Everyone lived in poverty. And then deflation occurred. It was as if 1000 Euros suddenly became 100 Euros. My grandparents had saved up all their lives to purchase a car, and suddenly they couldn't even buy a refrigerator! It's a catastrophic story that occurred to a great many people. Many simply lost hope, and fell into alcoholism, depression. Naturally, the government provided no means of support for ordinary people.

Even in your darkest moments, had you the sense that your life would change?

Always! I never doubted that! I knew that I wouldn't have to struggle like my mother. She was raised in an environment very different from mine. She was poor, but always protected, loved, and received the minimum necessary for a family. Me, I was a survivor: my father left us because we were too poor. My mother taught me perseverance: I don't know how she kept from committing suicide! She didn't drink, she didn't smoke, she worked, that's all. She had been a very beautiful woman, but she lost all her hair, practically all of her teeth – obviously she couldn't pay the bills at the dentist's office. She reached a point at which there was no expression in her eyes. I remember the helplessness I felt, as a small girl, not knowing how to help her.

When did you get the idea of the playgrounds? After the Beslan hostage crisis?

Before Beslan, the idea of a charity had never crossed my mind. I was in Moscow; I followed the whole thing on TV; I cried for three days. The whole country shared the same pain. I never stopped thinking about what I could really do to help the survivors. I remembered that my fleeting moments of happiness, when I was a child, occurred when I was playing with other children. The children [that survived Beslan] will be forever marked: they were there. They will always carry the same shame: one can't be proud to have survived such an event. You have to be an adult, with a great deal of fortitude, to recover from such a trauma. So that's why I thought of playgrounds. For those moments of normalcy, when all the children can play together and forget, just for one game, who they are, and what they have endured.

You wanted to construct the first one in Beslan. What happened?

For my first charity event, there were around 450 people and we raised about $450,000. It wasn't a huge sum, but it was enough to build one playground (ed: each playground costs about $300,000). But a year and a half later, I was still trying to contact authorities in Beslan. Everyone had been moved by the tragedy, everyone wanted to do something to help, to raise funds. The government was overwhelmed by offers.

So you decided to construct the first playground elsewhere.

Yes. Since I had the money available, I decided I was going to build it in my hometown. I didn't sleep a wink the night before the inauguration. I had no idea how it would be received by the children. And it was a huge success. I went back two days later, then a week later; my family visits the playground regularly, and it's always full of children. So I decided to continue. Three years later, Beslan finally contacted me. They asked me to build a playground. The circle closed. The trip was very moving. I visited the site where the tragedy took place. The site were the hostages were sequestered is like a temple where one can feel the horror of the event, a very strong energy. The children had organized a concert for me, they read me poems...

You also had to learn to confront a complex bureaucracy.

At first, it was difficult. Especially for the playground in my hometown. Three days after it was opened, we learned that people were charging an entrance fee from the children!

That tarnishes the image of your cause.

It was atrocious! Like a bad joke. We immediately put a stop to it. The racket was organized by neighbors, very poor people. The government and the mayor told me that I had to transfer the playground to a school, who would control security, and in this way subsidize the project. But I know the system... So far, we've built 54 playgrounds, and this type of thing still occurs. But one must persevere.

Is it you who takes the initiative to decide on the sites?

No. We always wait for solicitations. In some communities, the sites become nerve centers where adults, as well as children, come to meet, play, converse. These are larger spaces, around 300 meters square. There's nothing like this, anywhere else in Russia. And even if some local governments contact us just before their local elections, it doesn't matter: for me, what counts is that the children get their playgrounds.

This year, you've decided to launch a new program, “All children are entitled to a family,” to aid families with disabled children. It's a cause that touches you closely.

Yes, it's part of who I am. My sister is handicapped, and it's very difficult for a child with a disability, regardless of what kind, to survive in a country like Russia. Many children are abandoned in orphanages – not only children with mental or physical disabilities, but normally developed children as well. The mentally disabled children never survive, they fold up within themselves, close themselves off to the world forever, and then disappear. Having lived with my sister, I know how much they need love, care, a normal family, more than anyone.

But your mother, on the other hand, decided to never abandon your sister.

In the 1990s, doctors encouraged families to “place” their disabled children. The system was such that it prevented families who wanted to raise their children from doing so. For example, there were no specialists in the field. [To keep a disabled child] required Byzantine strategies, perseverance, and contacts. And of course most of the Russian population is insolvent. Nevertheless, my mother never placed my sister in an institution. She did what she could, and that's a lot. We provided her with love, a home, a family. But did we give her medical care? Never! We didn't have the means.

What was the event that incited you to establish this new program?

Last summer, a journalist named Alan Philips sent me his book “The Boy from Baby House Number Ten.” It tells the story of a little boy, Vania, who, at the age of six, was committed to a nursing home. Sarah, Alan's wife, works in the world of charities, and she noticed that [Vania] was lively, communicative, cheerful. She didn't understand why he was in this institution. Three months after their initial encounter, Vania's state had deteriorated considerably. Normally, no one has the right to visit such children, but Sarah bribed a guard. She found the child locked in an iron cage, crammed together with other kids, sitting in their feces. Unfortunately, this was rather common in Russia in the 1990s. I read the book. I collapsed. Alan had sent me the book with a very simple note. Instead of criticizing me, as certain people do – certain people that don't understand why I'm building playgrounds while all of these children are dying in orphanages – he thanked my mother and I for having taken care of my sister, for not having committed her to an institution.

Have you met Alan?

Yes. After I read his book, I wondered how one could tolerate a system so wrong, so inappropriate! You've got families that can't provide care for their disabled children, who have no medical aid, no money, and if these families make the right decision – to keep the child – it turns out to be the wrong decision. And the opposite decision is also the wrong decision. Whatever they do, they lose. The state institutionalizes nine times the number of disabled children taken care of by their mothers. This, at a cost of £900 per child! Imagine if one decided to do the opposite! If that funding were distributed to families rather than subsidizing institutions, the children could have a nice life.

Do you know what happened to Vania?

He was adopted, and he now lives in the States with his mother. He grew up perfectly normally. He's the same age as my sister. The BBC is also doing a report on him.

What do you wish to do, concretely?

I met everyone that helped Vania. I learned how the system worked, the errors, the lack of government support. Now that I understand the nuts and bolts, nothing can stop me. I want to create a center, non-governmental, to support Russian families. First, for those that have a disabled child, so that they will be less tempted to abandon their child; and next, for all families in need. These families need ongoing help. Sporadic psychological or medical aid is always welcome. An information center would be of primordial importance, a place that would help families find a physician qualified for, say, anesthesia. A place where someone tells you, “here's what I can do for you:” that would be so comforting. Someone listening to you, someone is there to help you – that's already an enormous improvement. I just returned from Moscow, where we raised $1.4 million. Half of the proceeds of this event will be devoted to the new foundation.

You've just completed a memorable series of photos with Paolo Roversi, with dresses created uniquely for your foundation by designers, which will be auctioned at the upcoming gala in July, in Paris.

Yes, we photographed 42 dresses, based on the theme of fairy tales. Everyone participated – even Valentino, who designed a magical robe with ostrich feathers.

There will also be a dress by John Galliano.

Yes. The dress is sublime... I'm obviously very sad for John, for what's happened to him. I had so hoped he had found the strength to combat alcoholism. Because I know what I am: I'm Russian, and I was so often confronted with people that did completely crazy things under the influence of alcohol or other drugs. He can't control anything anymore. I don't know him very well, but every time I asked him for something, I could always count on him. What he said could never have come from him, it came from elsewhere, from his childhood, from something that happened to him... In fact, life has brought him a challenge that he must now face, the possibility to change his life, to wake up, to take charge. Those who love him are really rallying around him.

The Naked Heart Foundation: [email protected] Tel: +44 7 499 978 58 95 PO Box 67106, London SW11 9DP. Site internet: www.nakedheart.org 

«The Boy from baby house No 10: From the nigthmare of a russian orphanage to a new life in America», Alan Philps et John Lahutsky, St Martin’s Press, October 2009

The White Fairy Tale Love Ball will take place July 6 in the Chateau of Widewille, property of the designer Valentino Garavani, near Paris. For information, contact the Naked Heart Foundation.

Natalia Vodianova, from Russia with love

by Isabelle Cerboneschi

thanks so much for posting this - I can't get over how poignant and beautifully-written this article is. No question about certain something: Natalia is one of the most written-about models and the qualitative difference in articles is there plainly. I only know a few models who would inspire such writing. Gisele, Kate Moss and most of the most popular ones cannot even touch Natalia's substance. Her life is just so rich and on a different plane from them.

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